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"L'oreiller Abandonné en mer Ne se souviendra pas de la nuit Ni de l'effort des rochers Au creux du rêve" Hayat Ait-Boujounoui, La traversée, in Palpitations, chez L'Harmattan, 2018

Au petit matin

Dans l'éloignement où je me trouvais, j'ai vu le jour se lever, puis s'endormir, comme s'il avait fallu qu'il rêve un peu. Puis, sans que l'on perçoive le moindre nuage, il y eut le réveil de la Terre. Une planète bleue de monde, de vie. Étais-je au cœur d'un nuage ou au plus près des sables ? Dans le fil de mes yeux, je ne vis rien d'autre que le jour en alerte depuis toujours. Une allée infinie d'étoiles d'où tombent encore les plus narcissiques. En étais-je à ce point ? Dans le roulement des tambours secrets, rien n'oppressait la vue. Il y avait le petit jour à peine, et ce bleu nuit finissant qui roulait, comme il irait toujours dans plus de lumière, plus de clarté.

 

Au seuil des heures allant dans la pénombre d'une autre vie, quelle couleur le ciel aura-t-il préservé ? N'est-il pas le même partout où nous sommes, finalement ?

 

Le ciel a brûlé dans trop de lenteur.

 

 

*

 

 

Tout à l'heure,

J'ai vu l'orange du soir.

Du rose orangé empreint de nuages,

Où chaque pas savait.

 

La nuit est passagère,

Au cœur des heures allant vers le jour.

N'est-elle pas repos des œuvres du temps ?

 

Au petit matin,

Le givre a gagné l'infime d'une patience ordinaire,

Comme un rire,

Une quiétude posée.

 

Hayat Ait-Boujounoui - Samedi 05 décembre 2020

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C
"comme s'il avait fallu qu'il rêve un peu" et puis "Le ciel a brûlé dans trop de lenteur" entre autres pépites ******
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H
Oui, Colette, ce poème est plus engagé qu'il n'y paraît... Comme le dit Sedna, savoir accueillir la nature est une aubaine, au-delà du plaisir, quelque part, mais oui, la dureté du monde sévit et a sévi depuis trop longtemps. Il y a toujours ce même espoir de voir les choses avancer de manière poétique, ou à tout le moins de façon plus positive... Merci de ton passage, chère poétesse. Au plaisir de te lire.
S
Le jour dans sa course sait nous faire profiter des splendeurs de la nature, du ciel. je ne me lasse jamais de les admirer.
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H
Oui, Sedna, au coeur de la nature, tout nous permet de nous ressourcer. Savoir être réceptif / ve à cela, c'est un vrai cadeau... Merci de ton passage, douce amie de plume.